Management : le groupe Cahors parie sur l’intelligence émotionnelle
Source : obecjtifnews.latribune.fr
Après le groupe Poult et son « management participatif », voici le Groupe Cahors et son « intelligence émotionnelle appliquée au management ».
L’ETI, acteur international dans le secteur des réseaux de distribution d’électricité (compteurs Linky, chargeurs pour voitures électriques…), a décidé de développer son offre de formation en management, grâce à son institut de formation du Groupe Cahors (IFCG) créé en 2007. Cet institut vient de signer un partenariat avec la ville de Qingdao en Chine (cette ville portuaire de la mer jaune abrite notamment le siège des fameuses bières chinoises Tsingtao et le géant de l’électroménager Haier) pour y dispenser des formations à destination des cadres locaux (chefs d’entreprises, étudiants et cadres du Parti). L’IFCG a ainsi conclu la vente de 72 formations individuelles dans cette mégalopole où le groupe est implanté depuis 15 ans (l’usine Groupe Cahors de Qingdao compte une centaine de salariés).
L’intelligence émotionnelle ?
« Ce n’est pas le quotient intellectuel qui fait un bon manager, c’est son intelligence émotionnelle. Il y a des gens brillants à qui on ne peut rien faire faire et des gens médiocres qui font des choses extraordinaires. »
Didier Gailliègue, directeur général de l’IFCG, a tout du passionné des relations humaines. Celui qui est à l’origine de la formation sur l’intelligence émotionnelle développe : « Il faut comprendre comment la machine humaine marche. Pourquoi on a envie (ou pas) de suivre un leader. L’entreprise apporte des stimulations. Une stimulation peut se transformer en émotion, qui elle même peut devenir une pensée. La pensée définit le comportement. Ainsi, il faut comprendre comment fonctionne l’individu individuellement, puis en synergie avec ses collègues. »
Ainsi, la formation proposée n’a rien de conventionnel car elle implique la prise en compte de disciplines scientifiques comme la psychologie des comportements, la neurologie, ou encore la biologie.
« Les compétences comportementales sont essentielles quant à l’efficacité d’un manager au sein de l’entreprise. Le but premier de tout cela est de rendre l’entreprise efficace. Comment canaliser la puissance de notre énergie émotionnelle pour la communiquer en générant motivation, mobilisation, créativité », développe Didier Gailliègue.
La formation, dispensée à Qingdao par du personnel de l’IFCG et des intervenants extérieurs, se divise en plusieurs sessions de cours communs (des conférences) et un suivi et un entraînement personnalisé ensuite. La première conférence a eu lieu au mois de mai dernier.
Pourquoi la Chine ?
Le partenariat signé à Qingdao avec l’université locale et les autorités est davantage dû aux réseaux et aux rencontres des cadres du Groupe Cahors sur place qu’à une véritable stratégie. Néanmoins, l’accueil de cette formation pour le moins originale est un véritable succès. Pour Michel Hibon :
« L’attention croissante que portent les entreprises chinoises au problématiques managériales démontre que, contrairement aux idées reçues en Occident, elles recherchent constamment de nouvelles sources d’efficacité managériale. L’intérêt qu’elles manifestent pour l’intelligence émotionnelle appliquée au management témoigne de leur volonté de renforcer leur compétitivité face aux concurrents occidentaux. »
« Les Chinois ont une pertinence de compréhension et une vitesse d’acquisition formidables », complète Didier Gailliègue, qui donne lui-même des cours de management.
Ainsi, l’IFCG a développé en Chine une nouvelle structure, Qingdao Cahors Consulting, dont les objectifs en termes de rentabilité sont pour le moment tenus confidentiels. « Il y a une offre et la demande est là », se contente de souffler Michel Hibon.
Mauvaise passe pour le Groupe Cahors ?
Le président du Groupe n’aime pas vraiment s’étaler sur la question mais il ne se voile pas la face : « le marché est difficile, il y a beaucoup de concurrents et l’activité est en baisse ».
Le Groupe Cahors, qui a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 205 millions d’euros, emploie 1 770 salariés, dont 70 % en France. « Notre chiffre d’affaires est maintenu car nous avons développé de nouveaux produits comme les cabines en béton, et nous sommes en quête permanente de nouveaux marchés », explique le président. Aujourd’hui, 37 % du chiffre est réalisé à l’international. « Je suis très prudent sur les perspectives à moyen terme. Nous sommes sûrs de miser sur les bons produits en matière de R&D. Mais sommes-nous sur les marchés du futur ? Il est ardu de le dire ».